Le Berceau des esprits, c’est typiquement ce genre de manga horrifique en huis clos (une petite île comme dans Higanjima ou L’Île de Hôzuki ; un lieu désaffecté et verrouillé comme dans Doubt, Judge ou au cinéma Saw…) qui suit toujours plus ou moins le même schéma : plusieurs personnes enfermées avec des connaissances lacunaires de leur situation réelle, un danger qui rôde, soit naturel (et dans ce cas souvent parmi les personnages eux-mêmes avec un effet de suspicion permanente qui vire à la paranoïa) soit surnaturels (vampires, zombies… qui nous font plonger dans le genre horrifique) et le nombre de survivants décroît drastiquement.

Une recette déjà vue et revue donc, mais qui marche pourtant toujours quand elle est bien faite ; un peu comme notre plat préféré : c’est la même chose à chaque fois mais on en redemande ! C’est le cas ici, avec qui plus est un huis clos original : un paquebot en détresse certes, mais complètement retourné, avec une progression inversée et bien sûr des zones submergées. Les monstres sont des sortes de zombies contagieux, donc le danger gagne. Mais dans ce premier tome, les personnages n’ont pas conscience de ce fait et pense n’avoir affaire qu’à un unique tueur psychopathe. Ils pressentent pourtant que quelque chose cloche, ce qui crée un malaise finalement plus efficace que si les zombies les attaquaient à tout va. Pourtant les premières pages nous donnent cette impression, mais finalement il n’en est rien et pour le moment on n’a croisé que quelque zombies par ci par là, et on a surtout vu qu’ils nageaient aussi (une scène d’horreur de maître !) et qu’ils étaient vifs, loin du stéréotype du zombie qui marche trèèèèèèèèès lentement.

Le Berceau des esprits réussit donc à conquérir son public même si celui-ci s’attend à une énième déclinaison d’un thème presque usé mais qui reste efficace quand il est bien mené.