Jagi est parvenu à ses fins : Amiba a usurpé l'identité du bienfaiteur Toki pour faire du village des miracles le laboratoire de cruelles expérimentations. Enfermé dans la tristement célèbre prison de Cassandra, Toki décide de plonger son corps malade dans une profonde léthargie, dont il ne sortira qu'à la venue de l'héritier du Hokuto Shinken. Les souvenirs de sa vie d'antan aux côtés de Kenshirô, Raoh, Ryûken et Julia ressurgissent alors dans la mémoire du saint guerrier.


Nombreuses sont les séries à sortir autour de Hokuto no Ken, LA série culte des années 80. Si bien sûr les ficelles et l’ensemble de l’histoire restent les mêmes, ces changements de point de vue apportent un plus et beaucoup de profondeur à l’ensemble de l’histoire, corrigeant ça et là les incohérences existantes, même si en cherchant bien le lecteur trouvera sans doutes des décalages d’une série à l’autre. Celle-ci se concentre donc sur le cheminement du sage Toki et on découvre avec un plaisir retrouvé ses motivations. Les créateurs de la série sont au scénario, ce qui permet de retrouver tout ce qui a fait le succès de la série. Mais le dessin a été confié à un mangaka plus jeune, sans doute parce que Tetsuo Hara ne peut plus dessiner pour des raisons de santé.

Ce renouveau dans le graphisme, tout en respectant le trait d’origine et en le sublimant, permet de donner une identité propre à la série. On reconnaît aisément les personnages mais l’ambiance globale est un peu différente.

Dans le tome 4, après l’installation de la situation de crise et de désespoir, on a un retour en arrière, à l’époque précédent le cataclysme et la guerre nucléaire. Ce passage nous montre la réflexion profonde qui s’est toujours cachée derrière l’apparente violence gratuite du manga devenu culte. Ainsi, la référence à la Guerre Froide et à l’arme atomique nous montre à quel point le monde craignait le dérapage. Dans le Japon des années 80, encore marqué par le passage des américains et des deux bombes atomiques, l’œuvre offrait un écho très fort aux pensées des lecteurs nippons (d’ailleurs Akira date de la même période). Au début du volume, on apprend un énième fois que Julia, qu’on croyait morte, est vivante, un classique qui prend presque des allures de running gag tant il a été éculé dans les diverses séries, mais après tout que serait une série du Hokuto sans ce cliché ?

Pour ce qui est du tome 5, il nous entraîne à un rythme soutenu vers ce qui semble d’ores et déjà s’annoncer comme le combat final. Les ellipses se multiplient et on avance dans le temps à une vitesse impressionnante.

Les épisodes parallèles, développés dans les autres séries, nous sont résumés brièvement pour assurer une totale compréhension aux lecteurs qui entreraient dans l’univers du Hokuto par cette voie ou ne seraient plus certains de la chronologie globale. Une lecture vraiment agréable, sans un instant pour s’ennuyer.