La petite ville de Yame, dans la préfecture de Fukuoka, au Japon. Quatre
étudiants un peu rêveurs et hagards fondent le groupe Nezishiki en
2001. Inspiré du titre d’un manga culte et barré de Yoshiharu Tsuge,
Nezishiki signifie « vis, de forme hélicoïdale », image torturée de
carrousel tournant sans fin et implantant dans la chair et les esprits
le fer rouge d’une ritournelle languissante, un chassé-croisé entre
post-punk halluciné et pop cahotante, nourri du surréalisme d’André
Breton et du grotesque de la littérature sado-masochiste. Jamais à court
de songes, le quartet enchaîne les sorties pendant les années qui
suivent, une dizaine d’albums et maxis voyant ainsi le jour de manière
confidentielle en moins d’une décennie. Le groupe annonce la fin de ses
activités en 2010, avant de s’éveiller à nouveau et de lancer en France
un premier disque posthume, compilation de morceaux issus de leurs
derniers enregistrements en date au Japon.
Un an après avoir pris la décision de se retirer de la scène, Nezishiki
entrouvre la porte de sa retraite post-mortem et nous fait parvenir une
sélection de morceaux parmi les derniers sortis sur le sol national. Une
compilation choisie, nous ouvrant un à un les accès à un dédale
onirique, où poupées ardentes, sorcières ricanantes et pyramides rondes
se secouent et font danser les ténèbres tissées par une musique austère
et rêche. Section rythmique répétitive, guitare écorchée et voix
vaporeuse forment une toile expressionniste sur laquelle viennent se
jouer les chapitres d’un contre grinçant et grotesque. Une bande à
demi-morte est sans nul doute l’évocation de ce que peut donner
l’influence de Joy Division sur les enfants de Yoshiharu Tsuge et
Suehiro Maruo.
À l’occasion de cette nouvelle édition qui sera au tarif de 10 €, pour toute précommande de
l’album, qui sort le 28 novembre, Social Alienation offre une compilation des
meilleures prod’ 2010 des Indiens de chez Grey and Saurian.
Plus d'informations sur le site de Social Alienation : www.social-alienation.net