Ryuga est un Élémentaire de l’air : tout comme ses congénères, il est enfermé à Léolia, la Cité de l’Air, et ses pouvoirs sont utilisés pour maintenir l’équilibre dans les éléments. Après avoir mené une rébellion pour enfin vivre libre dans le monde extérieur, il est jeté en prison. Libéré sur ordre de Zäzël, le Gardien Elémentaire, il se voit confier la mission de ramener à Léolia ses anciens acolytes et notamment le plus puissant d’entre eux, Henrick, afin de reconstituer l’équilibre des éléments mis en péril par cette fuite de masse. Secondé par Lyllia, une jeune Élémentaire de feu, Ryuga retourne donc dans le monde extérieur, mais cette fois avec le rôle du chasseur…
Rares sont les manga à la française qui ont su trouver un public, mais on ne pourra pas reprocher aux éditeurs de ne pas leur laisser leur chance ! Si Glénat était resté timide sur ce terrain, avec ElementR ils se lancent en beauté : un tome au format plus grand que la moyenne dans une collection hybride, puisque c'est sous le label de Vents d'Ouest (collection innovante qui avait déjà accueilli des manga bien japonais au format peu classique comme Ikkyû) et avec les couleurs classiques de la collection shônen que ce tome paraît, permettant de l'identifier tout de suite comme une BD façon manga et de savoir quel public est visé. Pour ce aui est de l'histoire, on a là un shônen classique qui n'a rien à envier à ses congénères nippons en terme de trame et qui a l'avantage de se dérouler dans une France alternative bien construite et qui pour le coup fonctionne bien. Les tenants et les aboutissants ne nous sont bien évidemment pas encore dévoilé à ce stafe, mais on voit déjà deux choses.
D'une part, la progression est typiquement celle d'un shônen d'aventure, avec son héros pas forcément très fort au départ mais qui a une spécificité vouée à le rendre imbattable sur le long terme. D'autre part, les auteurs ont su distiller une part de mystère et le scénario semble bien pensé et est surtout bien porté par la narration et le dessin. Car il faut bien avouer que souvent c'est là le défaut des productions dites de "franga" : une maîtrise parfois limitée des techniques de narration propres au genre qui résulte en une sorte de fouillis certes joliment dessiné mais au final peu agréable à lire. Il faut dire que la culture manga est désormais bien ancrée en France et que les auteurs commencent très visiblement à mieux maîtriser ces techniques. Avec ElementR, on a enfin un vrai shônen à la française qui ne nous donne pas la vague impression d'un copier-coller mal amené et peu crédible. Souhaitons donc à la série de continuer ainsi sur sa lancée et surtout de trouver son public.
Remerciements aux éditions VENTS D'OUEST pour nous avoir fourni ce tome
© by BOUVERET Thomas /
