En France :
Tome 1 le 22/04/2009
Tome 2 le 20/05/2009
Tome 3 le 08/07/2009
Tome 4 le 09/09/2009
Tome 5 le 18/11/2009
Tome 6 le 27/01/2010
Tome 7 le 17/03/2010
Tome 8 le 12/05/2010
Tome 9 le 07/07/2010
Tome 10 le 29/09/2010
Tome 11 le 24/11/2010
Tome 12 le 19/01/2011
Tome 13 le 09/03/2011
Tome 14 le 18/05/2011
Tome 15 le 06/07/2011
Tome 16 le 07/09/2011

Au Japon
Série terminée : 17 tomes

Suite à une tea party entre la directrice du lycée Hakusenkan et le lycée Kokusen, la rectrice revient furieuse d’apprendre que son établissement n’est que second au classement des écoles les plus cotées. Elle demande donc à la Special A de construire une nouvelle infrastructure qui fera pâlir d’envie sa rivale de toujours… voilà un défi à la hauteur de cette équipe de surdoués !



Special A, c'est un succès à la fois classique et étonnant. Classique car on a une intrigue à personnages multiples (de quoi séduire un plus large public en variant les archétypes) dans un cadre fantasmé (une école d'élite où réussite scolaire rime avec privilèges) et on a surtout un couple central, acquis dès les premières pages mais qui tergiverse tant que tout tarde à se passer vraiment... et pour cacher ce manque d'évolution, l'auteur nous offre une multitudes de coups de théâtres et autres délires rocambolesques avec les nombreux personnages secondaires. Étonnant car malgré les nombreuses séries ayant déjà usé (de) ce concept, faisant donc de Special A une énième copie dont la vacuité devient parfois palpable (c'est dire !), le succès reste au rendez-vous. La clef de ce succès est sans doute le public visé au Japon (et dans une moindre mesure chez nous) : les jeunes adolescentes qui ont déjà lu les multiples séries similaires (Parmi Eux, Hana Yori Dango... pour citer les plus connues) ont bien grandi et se sont tournées vers des titres plus matures tandis que les nouvelles adolescentes découvrent le genre et le voit donc avec une certaine fraîcheur.

On comprendra donc que Special A est une bonne série mais qu'elle ne se démarque pas nécessairement de ses semblables, et de ce fait, elle séduira surtout un public ne s'étant pas encore lassé des sempiternels codes du shôjo au sens le plus classique, mais restera une lecture plus anecdotiques (mais tout de même agréable) chez un public un peu plus habitué aux ficelles utilisées ici. Et ce tome 12 ne fait pas exception ! Au contraire, il illustre tout à fait l'absence de réel évolution de la relation centrale, ou plutôt la très lente évolution d'une relation qui ne connaît pourtant aucune réelle embûche. Ainsi, dans ce douzième volume, arrive enfin un scène toujours fort attendue dans les shôjo : le baiser ! (Attention /!\ spoilers /!\) Pour le coup, on appréciera que le héros demande sans détour à l'héroïne de l'embrasser et semble bien résolu à faire avancer les choses entre eux ; La réaction de la demoiselle en revanche reste un peu surfaite : rouge comme une tomate, le coeur qui bat à tout rompre, elle accepte bien sûr mais ne semble toujours pas pouvoir mettre un nom sur ce sentiment qui l'assaille... (oh, come on !!). Et bien évidemment, alors que leur lèvres se frôle presque, ils sont interrompus par un autre personnage et la jouvencelle embarrassée repousse son prétendant avec violence dans un gag tellement suranné qu'il ne nous arrache même plus un sourire (déjà dans les années 80, souvenez-vous...).

Alors loin de nous l'idée de décrire Special A comme un mauvais manga, bien au contraire, mais arriver au douzième tome et en être encore là alors qu'on sait très bien ce qu'il en sera au final, c'est un peu surfait et ça commence à se voir très vite. Mais bien sûr tout est question de point de vue et surtout d'expérience de lecture. Nous serions sans doute bien moins dure avec ce titre si nous n'avions pas déjà lu une pléthore de shôjo manga usant des mêmes astuces. Mais objectivement, nous ne pouvons décrier cette série dans la mesure où ses codes maintenant identifiés étaient parvenus à nous séduire auparavant dans les autres séries suscitées.

Bref, Special A est un bon shôjo manga, qu'on ne saurait que trop conseiller aux inconditionnel(le)s du genre et à ceux et celles (surtout) qui le découvrent. Toutefois si vous faites partie des lecteurs/trices qui trouvent que "le shôjo, c'est toujours un peu pareil", ce n'est pas la série à lire pour changer d'avis.