Un tome au parfum du souvenir avec son thème du premier amour. Si la démarche d'Issei est comme toujours volontaire, on finit par s'étonner des coïncidences à répétition qui permettent à Kanzaki de suivre un itinéraire similaire... Pour le coup le scénariste opte souvent pour la facilité et du coup la crédibilité en pâtit. Sur le long terme, c'est un peu le point faible de cet excellent manga : une trame qui en surface est variée mais dont le fond reste redondant, et plus la série dure, plus on s'en aperçoit. De même les anecdotes commencent à avoir un goût de réchauffé et on finit par se lasser des sempiternels tests à l'aveugle qu'Issei et Kanzaki ne manquent pas de réussir avec brio évidemment, histoire de prouver au monde que les asiatiques aussi peuvent être fort en vin. La lecture de l'oeuvre reste intéressante avec toujours des descriptions superbes, mais ce tome est un peu un concentré de ses faiblesses et du coup on s'interroge un peu sur une possible lassitude vu que la série est partie pour durer encore longtemps. Certes une bonne recette n'a pas besoin de faire ses preuves ou d'être modifiée, mais on aime aussi déguster des plats variés. Pour ces Gouttes de Dieu, voilà un moment que les auteurs nous servent la même assiette et on se prend parfois à vouloir des changements, quoiqu'appréciant toujours ce qu'on nous offre.

Remerciements aux éditions GLENAT pour nous avoir fourni ce tome

© Tadashi Agi & Shu Okimoto / Kodansha Ltd.