Pouvez-vous nous présenter "G.Nova"
Kasumi : Bonjour, je suis Kasumi, guitariste et compositeur du groupe G.Nova.
Kowasu : Bonjour, je suis Kowasu, ce qui veut dire « fracasser », je suis percussionniste dans G.Nova. Je réalise aussi les vidéos que je projette en concert.
Ikari : Je suis Ikari, je joue de la basse fretless pour G.Nova
Yume : Bonjour, je me nomme Yume, ce qui signifie « rêve » en japonais, je viens de la région parisienne, j’ai 23 ans, je suis étudiante en littératures françaises à la Sorbonne et violoniste du groupe G.Nova.
Comment vous êtes vous rencontré ? Comment s’est crée le groupe ?
Kasumi : A vrai dire, G.Nova était tout d'abord un projet solo que je m'étais accordé à côté de mes autres groupes pour m'exprimer pleinement musicalement. Par la suite, je me suis dit qu'il fallait absolument accompagner les concerts de vidéos pour plonger l'auditoire dans un univers à part. J'ai donc fait appel aux services de Kowasu que je connais depuis très longtemps maintenant et avec qui j'ai toujours travaillé.
Kowasu : Kasumi est depuis longtemps mon complice musical. Nous avons joué dans divers groupes ensemble. Quand il a commencé G.nova comme un projet solo, il m’a très vite demandé de travailler à une identité visuelle avec des vidéos. Puis comme je suis percussionniste et qu’il avait décidé de faire de G.nova un groupe, j’ai évolué et Ikari est arrivé rapidement, puis Yume récemment. Je suis très content de la formation actuelle, ça a vraiment donné plus d’intensité au projet.
Ikari: Kasumi et moi nous sommes rencontrés il y a quelques années. Nous voulions vraiment jouer ensemble mais à l'époque nous étions tout les deux trop occupés et G.Nova était un projet solo. Le jour où G.nova est devenu un groupe, Kasumi m'a appelé pour jouer avec lui. J'ai accepté tout de suite car le projet m'intéressait déjà beaucoup et ça faisait longtemps que je voulais qu'on joue ensemble.
Yume : Kasumi est mon cousin et il était grand temps que nous mettions nos compétences instrumentales en commun. J’avais envie de participer à ce projet expérimental qui promettait de me laisser composer assez librement selon mes goûts et de faire de la scène dans un univers musical et pictural qui me plait beaucoup. C’est pourquoi j’ai proposé à Kasumi de m’intégrer comme violoniste dans G.Nova.
Quelles sont les origines du nom «G.Nova» ?
Kasumi : Il nous fallait un nom de groupe en rapport avec notre univers et j'ai toujours été fasciné par les RPG et l'incroyable ambiance et nostalgie qui pouvait s'en dégager. J'espère d'ailleurs que ça s'en ressent musicalement, j'essaye de créer une atmosphère comme Nobuo Uematsu ou Koji Kondo ont pu le faire. En tout cas, le nom G.nova est tiré d'un des personnages du jeu vidéo Final Fantasy VII, sublime et indémodable RPG.
Kowasu : Jénova, la mère du Sephiroth de Final Fantasy 7 sonnait bien, et on pouvait lui trouver de multiples sens, le “G” pouvant signifier “guitare” et le “nova” la façon moderne et atypique qu’à Kasumi de se changer en homme orchestre grâce à son module MIDI. On a donc juste arrangé un peu la syntaxe.
Comment définissez-vous votre musique et son univers?
Kasumi : Je pense que notre musique est un voyage ou plutôt un plongeon dans un monde atypique dans lequel on se laisse porter. Aussi, le visuel est très important, on travaille sur un univers à part et onirique et nos costumes et le décor permettent à l'auditoire de se laisser aller à la rêverie et à l'introspection. On nous dit souvent après les concerts que notre musique invite à la réflexion.
Kowasu : Moi je vois ça aussi comme le défi de faire quelque chose un peu à contre courant. Il est évident que l’absence de chant (il y en a tout de même un peu sur scène) et de batterie ou beat electro régulier pourra en déconcerter beaucoup et que le passage en radio n’est pas assuré… Nous avons fait le choix de faire de la musique, instrumentale, celle que nous aimons et qui nous inspire, sans tenir compte des modes, des codes ou de l’époque. Notre démarche est sincère et nous souhaitons réaliser de belles choses qui toucheront l’auditeur et lui permettront de s’évader , de rêver dans cette bulle musicale quelques instants. Puis de revenir au monde en en gardant une certaine nostalgie, le genre d’effet que me fait un film de Hayao Miyazaki. Pour moi, si on arrive à lui donner ce sentiment, nous aurons réalisé quelque chose de beau et je serai heureux.
Quelles sont vos influences musicales ?
Kasumi : Principalement de la musique et de l'animation japonaise, des compositeurs comme Joe Hisaishi, Taku Iwasaki ou Motoi Sakuraba. A côté de ça, beaucoup de visual kei et de Jrock, de la musique gothique comme Dark Sanctuary ou sopor aeternus et du rock progressif. Et puis, bien sûr, Danny Elfman et James Newtown Howard que j'affectionne particulièrement.
Ikari : J'écoute beaucoup de visual kei et de jazz fusion. Ce sont des styles très différent mais c'est définitivement la musique qui m'inspire le plus. Ensuite Je dois avouer que j'adore Beethoven et la musique classique. Enfin les musiques de jeux vidéos et de dessins animés m'influencent énormément.
Kowasu : J’écoute vraiment de tout, ma playlist sur mon ordi est toujours en lecture aléatoire, j’aime beaucoup passer d’un univers à un autre. Mais j’ai un faible pour les artistes qui emportent ailleurs, qui font planer, rêver, voyager. Du rock et métal progressif comme Pink Floyd, Archive, Porcupine Tree, de l’ethno-world comme Ekova, Loreena Mc Kennit, Dead Can Dance, des BO de films de Hisaishi, Newton Howard, Elfman, Horner mais aussi du reggae, du métal et même un peu de classique…
Yume : J’ai 4 cordes à mon violon : la musique classique (j’ai étudié le violon classique pendant 17 années en conservatoire et je fais partie d’un orchestre symphonique d’étudiants parisiens), la musique médiévale (je joue de la vièle à archet dans un groupe), la musique celtique (j’ai quelques gigues à mon répertoire) et la musique indonésienne (j’ai eu plusieurs fois l’occasion de voyager là-bas). Je suis ouverte à tous les genres musicaux, bien que ma préférence se tourne, pour l’heure, vers les musiques gothiques, le rock progressif et le metal.
Pouvez vous nous expliquer comment vous composer vos chansons, quels sujets vous inspirent ?
Kasumi : Au risque d'être un peu cliché, je pense que je tire essentiellement mon inspiration de la nature et des éléments. Une fine pluie d'été ou l'odeur d'un sous-bois peuvent m'inspirer beaucoup de sentiments que j'ai besoin de retranscrire musicalement. Ce que j'aime, c'est l'émotion que peut procurer les changements de saison, l'éveil de nos sens face aux paysages. Le premier album de G.nova est d'ailleurs centré autour de ce concept que j'appelle "paysage sonore". Les morceaux évoluent au rythme des saisons et de la vie. Finalement, cela reste une grande thématique nipponne qu'on retrouve dans les films de Miyazaki.
On sent une grande influence du Japon sur votre groupe. Qu’est ce qui vous attire dans ce pays ?
Ikari : Ma passion pour le Japon a commencé lorsque j'étais enfant et que je regardais les animes... Petit à petit mon intérêt s'est porté pour les films, la musique et sans que je m'en rende compte, la culture nippone avait pris une grande importance pour moi.
Kasumi : L'art japonais me touche plus que tout, que ça soit au niveau musical ou cinématographique. Je crois que je n'ai jamais vraiment su pourquoi mais cette passion est née très tôt et n'a jamais cessé d'être ancrée en moi. J'aime aussi beaucoup la langue surtout quand elle est chantée par de grands artistes, je pense par exemple à Kokia. Cet été, on va avoir la chance de partir un mois et demi là-bas et d'effectuer quelques concerts. Ce sera l'occasion d'un premier contact et de voir si notre style peut plaire au Japon.
Kowasu : En fait, la culture et la musique du Japon me fascinent tout autant que celles d’autres pays. La musique peut vraiment avoir le pouvoir, lorsque vous fermez les yeux, de vous emmener ailleurs, même si c’est un ailleurs fantasmé. J’ai une grande fascination pour l’Islande aussi à cause de Björk et Sigur Ros. Il se trouve simplement, que l’on se retrouve tous sur ce pays dans le groupe parce que le Japon exporte de plus en plus sa culture en Europe et que nous découvrons sa richesse, les mangas, les animes, la langue qui est effectivement magnifique… Je me sens comme Ikari et comme je pense de nombreuses personnes de notre génération. Nous n’avons certainement pas été les premiers à s’y intéresser, mais nous sommes loin d’être les derniers !
Parmi vos titres quels sont ceux qui vous tiennent plus à cœur et pourquoi ?
Yume : Mon morceau préféré est, sans conteste, Jiu. C’est le premier sur lequel j’ai travaillé : les idées me sont venues très vite. Il est assez court, léger, et appelle l’esprit à s’évader vers de lointaines contrées. Le violon, qui trouve parfaitement sa place ici, donne une pointe de lyrisme à l’ensemble. La mélodie est simple mais appelle un univers pictural assez immédiat : j’imagine, pour ma part, une campagne japonaise verdoyante sur laquelle tombe une fine pluie d’été…
Ikari : Bien sûr j'aime tous les morceaux de l'album mais je pense avoir une préférence pour Floraison boréale, je trouve ce morceau réellement poignant. L'introduction est plutôt lente puis la tension monte doucement jusqu'au moment où l'émotion me submerge réellement. Les concerts commencent avec ce morceau, pour ma part, si l'émotion arrive à passer sur ce morceau je peux me dire que le concert se passera bien.
Kowasu : En ce qui me concerne, c’est le Bosquet aux papillons, en tout cas pour son interprétation en concert. Il s’agit du morceau au mix vidéo le plus élaboré avec des images strictement fabriquées par mes soins (j’utilise parfois des vidéos libre de droit). Il est techniquement difficile à mettre en place mais lorsque je frappe la cymbalette sur scène et que cela fait éclater la bulle du papillon sur la vidéo, j’aime beaucoup l’effet que ça procure. Et ça montre bien comme je considère la vidéo comme un « instrument » à part entière et comme cela peut influencer mon choix. Mais nous travaillons en ce moment un nouveau morceau, Seika, que je prends déjà beaucoup de plaisir à jouer musicalement. Il y a de l’udu, du chant, du djembé… J’ai hâte qu’on le joue sur scène !
Sur votre myspace, on apprend que le groupe s'apprête à sortir son premier album : "L'Ecorce sensible". Pouvez-vous nous en dire plus.
Kowasu : A l’heure où nous répondons à cette interview, l’album est sur le point de partir au pressage alors que le mastering est fini depuis le mois de juin. Un accouchement pour le moins long et douloureux… En tout cas, l’enregistrement au studio Nuocmam a été très enrichissant, on s’est frotté de nouveau à nos limites mais surtout ça a amorcé l’arrivée de Yume dans le groupe. On a voulu placer un peu de violon sur deux-trois morceaux et l’expérience a été tellement concluante qu’elle nous a rejoint. Je regrette finalement juste que tout ce que nous avons construit avec elle n’ait pu se retrouver sur l’album puisque nous l’avons construit après. On le voit du coup comme une belle introduction à notre univers, une invitation à venir le découvrir pleinement sur scène. Quoi qu’il en soit, si nous avons pris du retard, c’est parce que le visuel a autant d’importance que la musique et que nous avons pris le temps qu’il fallait pour livrer un bel objet. Il réunit tout un état d’esprit lié à la culture japonaise, nous ne sommes pas religieux et nous ne prétendons pas vraiment bien connaître le shintoïsme japonais, mais l’album s’inscrit dans une démarche de contemplation. Les morceaux suivent le cours des saisons qui orchestrent les âges de la vie. Et des haikus (poèmes courts) invitent à la méditation pour chacun d’entre eux. Il était primordial donc que l’album lui-même soit un bel objet à contempler. Nous espérons que c’est le cas, réponse le 31 janvier !
«G.Nova» a déjà eu l’occasion de se produire en concerts notamment pendant la fête de la musique cette année à Vincennes, comment avez-vous vécu ces premières scènes? Comment préparez-vous ou souhaitez vous réaliser vos prochains live ?
Kasumi : Globalement ça s'est plutôt bien passé, on a eu des réactions assez positives. On essaye de créer quelque chose d'ambitieux et ça comporte son lot de difficultés. On est souvent mal compris, par exemple les gens pensent que les sons de synthé proviennent d'un ordinateur alors que je travaille depuis deux ans avec un module MIDI rattaché à ma guitare. Ca reste frustrant de lire les chroniques et d'entendre dire que la guitare est absente ou que le percussionniste a du mal à envoyer les samples. Souvent, soit les gens adorent, soit ça les laisse complètement indifférents. Pour la suite, on veut quelque chose de grand, un véritable spectacle. Quand je regarde un dvd de Malice Mizer ou de Magma, je trouve toujours que la mise en scène est géniale et je rêve d'un "théâtre" comme celui-là.
Kowasu : Nous avons réalisé en faisant ces concerts que G.Nova était un projet exigeant. Nous avons besoin d’un peu d’espace, d’une bonne configuration de la salle pour les vidéos et surtout d’une certaine cohérence sur le déroulement de la soirée. On aimerait pouvoir jouer avec n’importe quel groupe mais ça ne colle pas toujours, par exemple lorsqu’on joue après un groupe de métal ça a tendance à plomber un peu le public qui ne s’attendait pas forcément à ça. Et inversement. Le public écoute plutôt nos concerts assis, on est pas vraiment des « chauffeurs de salle ». Pour moi la préparation du concert va donc commencer par le choix du plateau. Et pour la sortie de notre album, nous allons nous faire plaisir : nous avons loué le Zèbre à Paris et invité le groupe Les Fragments de la Nuit et leurs compositions instrumentales néo classiques avec projections vidéos également. Du coup nous présentons la soirée sous le thème « Dream with me tonight » ; c’est cohérent et pourtant nous avons des univers assez différents mais nos publics peuvent se rencontrer. Nous aimerions pouvoir faire ça souvent et même créer une sorte de réseau de tous ces groupes aux univers particuliers qui peuvent avoir du mal à trouver leur place dans une programmation parce qu’on ne sait pas quoi en faire. « Dream with me… » pourrait devenir un événement récurrent… Ca serait bien. Ne manquez pas ce concert en tout cas, le 31 janvier au Zèbre de Belleville !
Quels sont vos projets ?
Ikari : Bien sûr il y a la sortie de l'album de G.Nova mais parallèlement à ça Kasumi et moi venons de créer un groupe de visual kei, il s'agit de Gaïdjinn. Nous venons de trouver un chanteur et nous allons bientôt entrer en studio avec lui. A vrai dire, quand j'ai rencontré Kasumi c'était pour faire un groupe de visu avec lui, à l'époque G.nova était un projet solo et il était hors de question pour moi de le rejoindre dans son projet. Aujourd'hui je suis plutôt satisfait de l'avoir rejoint dans G.nova et d'avoir enfin pu créer Gaïdjinn.
Kowasu : Il s’agit maintenant de sortir l’album et de faire parler de nous auprès des différents médias. Nous allons aussi démarcher des labels et essayer de jouer partout où notre univers trouvera sa place. Et cet été, nous allons sans doute partir au Japon et y faire quelques concerts, ça, ça va être grandiose ! Je continue à travailler sur les vidéos de mon côté, pour avoir toujours plus d’interactions entre la musique et l’image. Et j’avoue que depuis que j’ai vu le Live à Pompéi de Pink Floyd, je rêve de faire un jour un concert dans un endroit un peu mystique et le faire filmer. Ca collerait bien avec ce projet. Il se peut également que je donne quelques coups de main sur Gaïdjinn, notamment sur les lumières en concert. Et nous commençons à penser au 2ème album où nous aimerions bien travailler avec une chanteuse japonaise.
Un mot pour vos fans actuels et à vos futurs fans.
Kasumi : Merci à tous pour votre soutien, on espère vous voir nombreux aux concerts, c'est là, je pense, que vous pourrez le plus apprécier la musique de G.Nova.
Ikari : J'espère que la musique de G.Nova vous touche et que l'album vous plaira. Merci à ceux qui nous suivent...
Yume : Faites de beaux rêves…
Kowasu : J’espère que vous apprécierez l’album et qu’il vous mènera à nos concerts. Et merci d’être curieux et ouverts !
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L'équipe d'Asia-Tik.com remercie G.Nova de nous avoir accordé cette interview