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mercredi, 23 mars 2011 09:58

Risque Nucleaire : L'eau de Tokyo radioactive

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23/03/2011 - Après les légumes, le lait et l'eau de mer, c'est l'eau du robinet qui présentait des risques. Le taux d'iode radioactif de l'eau de la capitale japonaise dépassait la limite légale admise pour les bébés. La concentration était deux fois plus élevée (210 becquerels par kilo au lieu de 100) que la norme acceptable. 22/03/2011 - Les différents organismes publics ont continué mardi à répéter que le niveau de radioactivité décelé dans la pluie, l'eau du robinet, ou dans certains aliments autour des réacteurs endommagés ne menaçait pas la santé. Le ministère de la Santé a cependant demandé aux préfectures de Chiba et Ibaraki, à l'est de Tokyo, d'intensifier leurs contrôles sur les poissons et mollusques pêchés le long des côtes. Des taux d'iode 131 et de césium 134, respectivement 126,7 fois et 24,8 fois plus élevés que les normes fixées par le gouvernement, ont été mesurés lundi dans l'eau de mer près de Fukushima, à 250 km au nord de la mégapole de Tokyo et de ses 35 millions d'habitations. La teneur de césium 137 était également 16,5 fois plus élevée que la normale, a indiqué la firme Tokyo Electric Power (Tepco), assurant que ces niveaux de radioactivité ne constituaient pas une menace pour la santé humaine. L'Agence des pêches a relevé de son côté que les pêcheurs n'avaient pas pu encore reprendre le travail, onze jours après que les bateaux et les ports ont été dévastés par l'énorme tsunami déclenché par le séisme de magnitude 9. Cette double catastrophe, la pire épreuve traversée par le Japon depuis la deuxième guerre mondiale, a fait près de 23.000 morts et disparus, dont 9.199 décès confirmés, selon un nouveau bilan toujours provisoire établi mardi soir par la Police nationale. Par ailleurs, dans le but d'éviter de nouveaux rejets radioactifs, les travaux se poursuivaient mardi pour tenter de réactiver les systèmes de refroidissement des réacteurs. Ces efforts qui s'éternisent depuis les premiers incidents survenus le 12 mars, au péril de la santé des pompiers et des techniciens exposés à de forts rayonnements ionisants, ont été entravés lundi après-midi par le dégagement de fumées inquiétantes s'échappant du réacteur 3. Une élévation de température a aussi été constatée dans la piscine de désactivation du réacteur 2, se matérialisant par un panache de vapeur blanche. Les enceintes de confinement des réacteurs de la centrale ne sont pas gravement endommagées, malgré la poursuite des rejets radioactifs, a indiqué mardi l'AIEA. "Nous avons suffisamment d'informations pour déterminer qu'il n'y a pas de grands trous ou des rejets excessifs de ces enceintes de confinement. Mais nous voyons toujours des radiations provenir de ce site", a expliqué James Lyons, directeur de la sûreté des installations nucléaires à l'Agence internationale pour l'énergie atomique, dont le siège est à Vienne. La centrale de Fukushima Daiichi (N°1) a été gravement endommagée par la secousse tellurique suivie d'une énorme vague de 14 mètres de haut. Tepco estimait jusqu'à présent que le tsunami venu de l'Océan Pacifique était de 10 mètres. Mais le rétablissement des systèmes de refroidissement des réacteurs, essentiel pour éviter une fusion du combustible nucléaire, prend plus de temps que prévu. En attendant, les techniciens ont commencé à utiliser un camion allemand équipé d'une pompe à béton articulée pour verser de l'eau par dessus le toit endommagé du réacteur 4. Un autre engin, doté d'un immense bras articulé, était en route mardi de Chine vers le Japon, où il devrait être déployé à Fukushima pour arroser les installations. Ce véhicule est normalement utilisé pour couler du béton sur des chantiers de bâtiments élevés. Il peut atteindre une hauteur de 62 mètres, selon son constructeur, le groupe chinois Sany, spécialisé dans la machinerie lourde de chantier. Le réacteur 3, qui a subi les plus lourds dégâts, est celui des six du site qui inquiète le plus les autorités. Toutefois, en fin de journée, l'électricité a été partiellement rétablie dans la salle de contrôle de cette unité, ce qui devrait permettre de relancer progressivement certaines fonctions, la plus importante étant l'alimentation en eau de la piscine et de la cuve où se trouve du combustible radioactif. Les réacteurs eux-mêmes ne seront jamais remis en service, mais leur combustible doit impérativement être refroidi et désactivé. Un vice-président de la compagnie Tepco a présenté mardi ses excuses à la population forcée d'évacuer les environs du site. "Notre entreprise a provoqué de l'anxiété et des nuisances aux habitants des environs des centrales, à ceux de la préfecture de Fukushima et du pays dans son ensemble", a déclaré Norio Tsuzumi, en s'inclinant profondément comme l'exige la tradition au Japon. Malgré les incertitudes continuant de peser sur la centrale de Fukushima, les petits pas dans le bon sens effectués ces dernières heures ont été salués à la Bourse de Tokyo où l'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a bondi en clôture de 4,36%, les investisseurs se ruant sur les bonnes affaires après le plongeon de la semaine dernière. Mais la machine industrielle restait détraquée, en raison de la désorganisation occasionnée par les dégâts directs sur les sites de production, de la rupture de la chaîne logistique, du rationnement d'essence et de la nécessité de minimiser la consommation électrique. Les constructeurs automobiles nippons Toyota et Honda ont annoncé mardi qu'ils différaient le redémarrage de leurs chaînes d'assemblage au Japon en raison d'une pénurie de pièces détachées, tandis que le géant de l'électronique Sony a suspendu le travail dans plusieurs usines de l'archipel pour des raisons similaires.
Lu 3513 fois Dernière modification le jeudi, 25 juin 2015 10:31

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